Mi-avril, une quinzaine de journalistes ont découvert la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime). Co-organisée par l’AJDE et l’AJE avec EDF, cette visite a permis d’appréhender toute la complexité de ce site industriel ainsi que la culture de sûreté de l’exploitant. Conduits par le directeur de la centrale, Jean-Marie Boursier, les journalistes ont tout d’abord mis les pieds dans le simulateur d’une salle de commande, qui sert à entraîner les opérateurs à réagir à toute situation. La visite s’est poursuivie dans l’unité n°1 en cours de maintenance, en passant par la salle des machines puis par la zone nucléaire. Dans cette zone, un tour a été fait dans le bâtiment combustible où se trouve la piscine de stockage et dans le bâtiment réacteur. Une occasion unique de voir d’assez près la cuve du réacteur ! 

Près d’une quarantaine de journalistes ont eu l’occasion d’échanger avec le nouveau PDG de l’Ademe, Boris Ravignon, le 8 mars 2023. A l’initiative de l’AJDE et de l’AJE, cette rencontre a permis une première prise de contact sur divers sujets : l’économie circulaire, l’étiquetage environnemental, la rénovation des bâtiments, la chaleur renouvelable ou encore le Fonds Vert. Boris Ravignon a rappelé que l’Ademe peut lever 4,2 milliards d’euros pour soutenir et financer des projets, en particulier dans l’industrie. Mais pour être à la hauteur des enjeux en termes d’expertise et d’aide à l’action, il a reconnu que les moyens humains de l’Agence mériteraient d’être renforcés. « L’Ademe continuera d’éclairer les choix de société avec ses analyses prospectives » a jouté le PDG, toujours maire de Charleville Mézières et président d’Ardennes métropole.

Nous, associations de journalistes, demandons à bénéficier à nouveau de conférences de presse ministérielles en présentiel ; en maintenant la possibilité de les suivre à distance pour celles et ceux qui ne peuvent se déplacer.

Ces trois dernières années, les journalistes sont conviés à des points presse qui, dans la majorité des cas, prennent la forme d’un briefing en télé-conférence, assorti d’une boucle de discussion WhatsApp. Ce modèle avait tout son sens durant la crise sanitaire, il n’est aujourd’hui plus justifié. Pire, dans certains cas, il ne nous permet plus d’exercer notre travail dans de bonnes conditions et d’informer au mieux nos lecteurs, notamment parce que le temps de question-réponse est insuffisant, voire inexistant. Et quand il est prévu, les échanges sont souvent confus, entre des boucles WhatsApp surchargées et des bugs techniques.

La multiplication de briefings en télé-conférence crée par ailleurs une distorsion de concurrence entre les médias nationaux les plus réputés, et les autres. Des médias « moins importants » ont ainsi, depuis près de trois ans, beaucoup moins accès aux locaux des ministères où ils pourraient rencontrer les décideurs publics et leur poser des questions directement. Est-ce normal ?

Nous souhaitons ainsi rappeler ce qui était une évidence avant la crise sanitaire : rien ne remplace les conférences de presse en présentiel (en gardant la visioconférence pour des consœurs et confrères/ éloigné(e)s, nous y tenons). Cela nous paraît indispensable pour acquérir la meilleure compréhension possible des sujets qui nous sont présentés, obtenir toutes les informations dont nous avons besoin en échangeant avec les personnes présentes.

L’ensemble des journalistes, quel que soit leur média, doivent être en mesure de réaliser leur travail dans les meilleures conditions et in fine d’informer leurs lecteurs/auditeurs le plus précisément possible, dans l’intérêt de tous.

Signataires :

Pierre Pichère, président de l’Association des journalistes de la construction et des activités de la maison (Ajcam)

Stéphane Signoret, président de l’Association des journalistes de l’énergie (AJDE)

Valéry Laramée de Tannenberg, président de l’Association des journalistes de l’environnement (AJE)

Olivier Delahaye, président de l’Association des journalistes de l’habitat et de la ville (Ajibat)

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